Bonjour les enfants,
L'heure de vérité a sonné.
Je n'ai plus les moyens d'investir dans la saga zombie, alors plutôt que de vous faire miroiter encore 10 siècles, j'ai décidé de vous offrir la suite en lecture libre ici.
Oui j'ai réfléchis à toutes les options possibles, et non je ne la reprendrais pas plus tard. x)
Par contre, le début de la série lui ne sera pas publié et ce par respect pour ceux qui ont soutenu cette série depuis les premiers livres.
Le but étant de leur livrer la suite du récit par honnêteté et respect. Merci à tout ceux qui ont cru en moi, qui m'ont soutenu dans ce projet.
Voici donc tout le tome 3 d'ESAZ.
Bonne lecture.
Chapitre
1 : la C suit.
L'ascenseur s'arrêta au 4éme sous-sol de la
base souterraine de l'alpha team.
Taillée à même la montagne
accolée à un complexe militaire, le QG caché des services secrets
dirigés par Vildoric était un lieu impossible d'accès pour toute
personne étrangère.
En particulier, ce 4eme sous-sol qui
abritait ses bureaux, la salle d'entrainement d'Arnel et celles de
ses équipiers ainsi que le laboratoire le C4.
Dès que les portes
de l'ascenseur s'ouvrirent, Arnel vit la caméra de surveillance
armée d'une mitraillette automatique se braquer sur lui.
À sa
droite et à sa gauche se trouvaient les panneaux à faisceaux laser
qui attendaient la commande de départ pour commencer à scanner tout
son corps.
A
quelques mètres en face de lui, se trouvait Marcy assise derrière
son bureau et protégée par une cabine en verre pare-balle qui le
fixait d'un air surprit et soupçonneux.
“Veuillez-vous
identifier.” dit-elle le doigt prêt à déclencher le tir de
mitrailleuse sur sa console.
“Agent Duchesne. 7-4-99-1.”
Répondit impassible Arnel alors que le scanning laser
démarrait.
C'était la procédure habituelle pour tous, afin
d'éviter tout agent espion qui tenterait d'infiltrer le complexe.
Et
en cas d'anomalie l’intrus était fusillé sans somation.
Dés que
la machine eu confirmée que l'identité n'était pas usurpée, le
visage de Marcy s'éclaira et elle sorti de sa cabine pour aller à
la rencontre d'Arnel pourtant officiellement toujours porté
disparu.
“ - Mr Duchesne, c'est bien vous ! Mais vous étiez
porté disparu, je ne savais pas qu'on vous avait retrouvé !”
s’enthousiasma la femme en treillis camouflage à la fois soulagée et
étonnée.
“- Ha Marcy tu ne pensais quand même pô qu'une
p'tite avalanche aurait pu avoir ma peau tout de mêm' !” Plaisanta
Arnel intérieurement apaisé que son alibi crée de toute pièce
pour infiltrer l'ambassade soit toujours efficace.
A peine eut-il
le temps de terminer sa phrase qu'un petit groupe de soldats
l’invectivèrent de loin :
“- Mr
Duchesne !! On vous a retrouvé !” Dit l'un d'eux en se
précipitant à sa rencontre.
Les soldats arboraient tous une mine
radieuse car heureux de retrouver leur idole à qui ils vouaient une
admiration sans bornes.
“ Vous êtes au courant pour l'attaque
qui a eu lieu cette nuit à l'ambassade de France ?!”surenchérit
nerveusement ce même soldat en marcel kaki.
“- Oui on vient
tout just' d'm'en informer ...” Mentit Arnel en prenant une
expression grave.
“- Dites - nous que vous allez traquer ceux
qui ont fait ça !!” Le coupa le même soldat mêlant colère et
impatience de voir ce guerrier qu'il idolâtrait passer à
l'action.
“- Comptez sur moi !” leur répondit Arnel en levant
un poing vengeur.
Il argua ensuite un prétexte pour pouvoir
s'éloigner d'eux et ainsi vaquer à ce qu'il l’intéressait
vraiment.
Il
parcouru les couloirs d'un pas faussement serein, le regard alerte à
tout comportement suspect. Vildoric était digne de confiance mais,
il ne pouvait être certain à 100% que tout les effectifs l'étaient
aussi et il avait cette crainte de foncer dans un piège.
Il ne
changea rien à ses habitudes et prit donc le chemin des vestiaires
accolés à la salle de sport.
Ils avaient convenus, avec
Vildoric, qu'en cas de soucis son vestiaire de sport, qui semble
anodin, serait un lieu pour se transmettre des messages.
Aussi,
comme il s'y attendait, au milieu d'une gourde, de son baudrier
d'entrainement et de ses tenues de sport, il trouva une petite
enveloppe en papier simplement signée d'un grand V sur le dessus.
Sans
perdre une seconde, il l'ouvrit et trouva à l'intérieur un mot
écrit en vitesse à la main, ainsi que la carte d’accès de sécurité
magnétique de niveau 4 qui correspondait au laboratoire de
C4.
Voulant comprendre le rapport entre ces deux éléments, il lu
le mot.
“
Arnel, mes sources m'ont indiquées qu'il y a bien
quelque chose qui se trame derrière cette attaque zombie en France.
J’espère que tu réalises que c'est la dernière fois que tu met
les pieds dans cette base car, je ne pourrais retenir l'information
de votre implication dans l'attaque de l'ambassade très longtemps.
Prend garde à ne rien laisser d'important derrière toi. Compte moi
comme l'un de tes rares alliés dans cette lutte.
Tu trouveras
dans le laboratoire de C4 quelque chose qui t'aidera dans ta
tâche.
Bonne chance. V.”
Arnel
prit une seconde pour bien peser les conséquences de ses actes,
comme le calme avant la tempête. Il prit une profonde inspiration ,
détruisit le message en le déchirant puis en le jetant les wc et se
dirigea sans plus attendre à l'espace de recherches de C4.
Sur la
route, il croisa un soldat qui faisait parti de ses nombreuses
conquêtes avant qu'il ne s'engage à être fidèle pour Marco, et
qui lui proposa un nouveau “tour de piste pour vérifier que son
incident d'alpinisme n'avait pas endommagé son... matériel”.
Il
prétexta une urgence sur un ton humoristique pour qu'il retourne
s’occuper de ses propres occupations.
Il arriva ensuite devant la
porte d'entrée du laboratoire et utilisa la carte magnétique lui en
permettant l'entrée.
A
l'intérieur, toujours le même rangement clinique et quasi parfait
des ustensiles.
Des tableaux à feutres étaient remplis à
craquer de formules mathématiques qu'Arnel ne chercha même pas à
déchiffrer, de microscopes, de tubes à essais, de boites de
pétrie, et autres foison d'instruments du plus chers au plus
courants qui occupaient cette grande pièce carrelée blanche.
C4
passait des heures dans cet endroit à faire diverses expériences
accompagné par une musique style metal qu'il écoutait à un volume
sonore au delà du raisonnable.
Il avait conçu, par exemple, en
ces murs un cocktail de sommeil à effet rapide en aérosol ou
encore un gaz perturbant les messages nerveux des membres rendant la
victime paralysée au sol pendant 10 min. Idéal quand il faut
neutraliser pacifiquement.
Un petit
élément attira le regard d'Arnel sur une des tables du fond.
En
s'approchant, il reconnu les lunettes du jeune homme disparu ...
Il
effleura du bout des doigts l'objet avec une pointe au cœur.
Cette
pièce semblait tellement vide dans ce silence froid et sans son
occupant pour l'animer.
Sa vision fut ensuite happée par un objet
sur la gauche du bureau.
Un grand
pan de tissus recouvrait une sorte de grand caisson rectangulaire
d'environ 2m-2m20 de hauteur.
Arnel attrapa un pan du textile et
tira dessus.
Sa surprise fut totale lorsqu'il découvrit devant
lui un caisson en verre contenant une toute nouvelle combinaison,
avec un casque et des bottes assorties, à côté desquelles se
trouvait un petit boitier transparent contenant ce qu'il identifia
comme des lentilles de contact avec une enveloppe à côté.
Il
empoigna la clanche du caisson et l'ouvrit, attrapant en premier le
courrier qu'il entreprit de lire:
“Salut Arnel ! Je sais que
ton anniversaire est pas pour tout de suite et qu'en plus tu détestes
qu'on te le souhaite, mais comme je suis un chieur, je t'ai prévu
cette petite surprise.
C'est une combi de camouflage qui prend la
teinte de ce que les micro caméras installées sur les lentilles de
contact détectent. Je t'embrouilles pas avec les détails demande à
Ging3r de te configurer tout ça. C'est accompagné d'une
notice.
Enfile-la (la combi pas Ging3r), elle est faite à tes
mesures, faut que tu sois à poil dedans, mais j'ai prévu ce qu'il
faut aux endroits où il faut niark niark niark.
Aller je
t'emmerde une dernière fois, bon anniversaire mec !”
Arnel
suivit les indications laissées sur la missive, il se déshabilla
entièrement et se vêtit de la combinaison : elle était vraiment
parfaitement ajustée et d'un grand confort.
Les bottes et les
gants qui montaient jusque sur les avant-bras contenaient des
renforts en kevlar doublés permettant à la fois de servir de
protections mais aussi accordant d'infliger des dégâts
supplémentaires au corps à corps.
Après
quelques courts essais infructueux, Arnel réussit à poser les
lentilles de contact sur ses yeux. Un petit cercle métallique suivait
les mouvements de ses yeux et ajustait la netteté de l'image des
objets sur lesquels il attardait son attention.
Il allait lui falloir un peu de temps pour s'y
accoutumer et il comprit que les micro caméra nécessitaient un
calibrage en accord avec la combinaison pour que tout fonctionne
parfaitement.
Il n'avait plus rien à
faire ici ... Après avoir jeté un dernier regard nostalgique sur le
lieu de travail de son ami décédé la veille, il se mit en route
vers l’hôpital central, récupérer Luis, qui malgré la situation
n'avait pu résister à aller voir son fils nouveau-né.
Couteaux,
pistolets chargés, fusil à pompe prêt à l'emploi, fusil à
lunette et sacs plein de munitions, Arrow était armé jusqu'aux
dents et avait blindée sa jeep de luxe rouge et noir autant qu'il
avait pu d'articles de son armurerie, la boutique qui lui servait de
couverture.
Il
était encore groogy de sa cuite prise la veille, et bu une gorgée
dans sa flasque pour s'en remettre une couche ... six mois
d'abstinence totale venaient d'être ruinés avec la mort du
gamin.
Il alluma une cigarette en montant dans sa jeep. Le sevrage
tabagique aussi était en train d'échouer. Les veilles habitudes ont
la vie dure, et la mort du jeune homme qu'il hébergeait dans sa
grande maison depuis un peu plus de deux ans maintenant, l'avait
meurtris plus encore que les autres membres de l'équipe.
Mais il
était du genre à cacher ses soucis sous le tapis ou surtout à les
noyer dans une bouteille.
Il ajusta sa casquette, soupira et mis
le moteur en marche.
Il devait aller lui aussi chercher cet idiot
de Luis, au cas où Arnel serait prit en chasse.
Il enclencha une
vitesse et se mit en route vers son objectif.
Le cœur lourd,
Kimm eu un instant d'hésitation avant de frapper à la jolie porte
d'entrée en bois sombre de l'appartement de son amie Lazaar, la
petite amie de C4.
Accompagnée par l'un de ses plus fidèles
garde du corps, la jeune femme en jean, talons hauts et brassière en
cuir n'aimait pas annoncer les mauvaises nouvelles.
Elle repensa
au coup de fil qu'elle avait reçu de Ging3r cette nuit alors qu'elle
peaufinait son prochain tube techno sur son ordinateur.
Son esprit buta sur les derniers mots que lui avait dit
sa chère et tendre Ging3r “j'ai un service à te demander ... et
après on ne pourra plus se revoir”.
Pour des raisons évidentes,
elle n'avait pas eu les détails de ce qui s'était passé à
l'ambassade, elle savait juste que ça ne serait pas sans
conséquences et que C4 était mort...
Mort qu'elle devait
maintenant annoncer à son amie.
Au fond d'elle-même, elle en
voulait à Arnel qu'elle rendait responsable de ce drame et coupable
aussi de cette rupture forcée avec Ging3r.
Elle frappa enfin et
entendit les bruits de pas de son amie se rapprocher.
“- Ho
salut Kimm ! Qu'elle surprise !” s'étonna la jeune femme aux
cheveux ondulés blancs.
Elle tourna légèrement la tête en
direction du garde du corps qu'elle connaissait bien “Bonjour
Daryl !”
L'homme en question répondit par un hochement de tête
respectueux et discret.
A la mine basse de son amie et son
inhabituel silence, elle comprit soudain que quelque chose n'allait
pas.
“- Il faut qu'on parle.” annonça sobrement Kimm en
esquivant le regard inquiet en face d'elle.
Sans plus attendre,
Lazaar invita Kimm à entrer et Daryl connaissant par cœur son
travail, se plaça alerte, dos à la porte dès qu'elle fut
refermée.
C'est seulement après une paire de minutes qu'il
entendit des pleurs filtrer à travers la porte.
Chapitre
2 : Je vous aime.
Très ému, Luis ne pouvait
détacher son regard de Baqui son tout jeune fils.
Il lui semblait si petit et si fragile dans sa grenouillère blanche
et par sa tête presque cachée d'un petit bonnet assortit.
Assis
sur le bord du lit de sa femme Diallo, il profitait du bonheur de la
paternité et du magnifique tableau qui s'offrait devant lui. Diallo
lui tendit le bébé pour qu'il le tienne à son tour dans ses
bras.
Il sentit ses yeux s'embuer et sans plus attendre, il serra
le petit être chaud contre sa figure sous le regard bienveillant et
attendri de son épouse.
"Mi
hijo ...” murmura l'homme chauve totalement submergé par le
bonheur.
Il sentit ensuite un petit tapotement sur son épaule, il
releva la tête et sa femme lui désigna du doigt la porte d'entrée
restée ouverte.
Il se tourna et vit Arnel qui attendait
respectueusement dans l'embrasure.
Se rappelant d'un coup les
enjeux de la situation, il rendit le nourrisson à son épouse,
attrapa son sac à dos déposé au préalable au pied du lit et
embrassa sa femme avant de sortir de la pièce en prenant soin de
refermer la porte après son passage.
“- Je suis désolé
d'avoir pris ce risque mais, il fallait que j'aille les voir et ..”
commença Luis en s'excusant d'avance. Arnel le coupa d'un geste
amical de la main pour le rassurer.
“- J'comprend, j'comprend,
je suis pô là pour ça, cool, cool !” enchaîna Arnel en tentant
de calmer sa gêne.
“- Ha ?” s'étonna Luis en jetant un
regard nerveux autour de lui. Tout semblait normal mais au milieu du
personnel soignant, des patientes et des visiteurs peut-être que des
espions s'étaient glissés dans la foule et attendaient le bon
moment pour fondre sur eux.
“- J'veux qu'tu t'mettes à l'abris
avec ton épouse. On va vous exfiltrer dans un lieu sûr.”
poursuivit Arnel sur un ton plus bas qui invitait à la
confidence.
“- Quoi ?!” s'étrangla Luis effaré d'être si
soudainement mis à l'écart. “Tu me met sur la touche ?!”
ajouta-il en fronçant les sourcils.
“- J'aurais bien besoin
d'un homme pour une mission mais t'as une famille maintenant, je veux
pô qu'tu fasses un orphelin ... ” précisa Arnel.
“- J'avais BESOIN de le voir mais, je suis prêt pour
la suite...” Luis prit une pause au passage d'une infirmére
chargée de serviettes éponges propres. “Quel modéle de père, je
serais si je vous laissais tomber maintenant ?!” termina-t-il
ensuite.
“- Après C4...” renchérit Arnel le regard bas.
“-
Justement ! tu manques d'hommes, ça n'a aucun sens de te priver
d'une paire de bras supplémentaires ! Ma femme a de la famille, ils
prendront soin d'eux jusqu'a ...” Luis marqua une nouvelle pause
“... ce que je revienne” finit-il.
Ils avaient parfaitement
tous deux consciences que cette option n'était pas garantie à 100%
d'arriver mais, c'était les risques qu'ils avaient tout deux
acceptés en se lançant dans cette mission.
Face à la
détermination et la loyauté de Luis, Arnel céda avec un certain
soulagement.
Ils n'eurent pas le temps de poursuivre leur
conversation, car un bruit soudain et sec de porte venue de l'autre
bout du couloir les surprirent.
Deux hommes en costume sombre et
lunettes noires cherchèrent à dégainer leurs armes quand ils les
aperçurent.
Arnel
réagit plus vite en déclenchant l'alarme incendie du revers du
poing avant de s'enfuir par un couloir transversal.
L'effet de surprise et les autres occupants des lieux
pris de panique en entendant l'alarme, donnèrent le temps nécessaire
à Arnel et Luis pour prendre quelques foulées d'avance en direction
de la sortie.
“- On s'sépare ! Exfiltre-toi au milieu d'la
foule par la sortie principale, on s'rejoint plus tard.” Ordonna
Arnel en prenant deux grandes enjambées.
“- Ok !” souffla
Luis qui peinait un peu à suivre le rythme.
Profitant d'un
ascenseur qui se refermait, il s'y glissa et enfonça le bouton du
rez-de-chaussé.
De son
côté, Arnel prit les escaliers et descendit les marches quatre à
quatre vers le parking au sous-sol. Il ne perçut pas d'un bon œil
le fait de ne croiser presque personne évacuant le site par cet
escalier-ci.
Son instinct ne le trompait pas, puisqu'au détour
d'un virage entre deux étages, il vit un homme armé en contre bas
des marches venir à sa rencontre.
Grace à ses réflexes
aiguisés, il bondit et assomma son ennemi d'un violent coup de genoux
en pleine tête.
Puis ne perdant pas
de temps pour vérifier son état, il persévéra sa route jusqu'à
l'issue menant au parking.
Lui aussi étrangement paisible pour
une évacuation incendie, l'espion québécois s'accroupit et se
faufila aisément derrière l'auto garée la plus proche de la porte
pour pouvoir observer les lieux.
A quelques mètres, deux autres
hommes armés le séparaient de sa moto. Ils exécutaient une ronde
ininterrompue, attendant sans doute sa venue.
Peu importe qui ils
étaient ou pour qui ils œuvraient, ils étaient hostiles et un
obstacle à son plan: il devait s'en débarrasser.
“ Bande
d'amateurs...” pensa Arnel avec un sourire narquois. Comme si
c'était une poignée de mercenaires à dix sous fagotés en costume
pour faire classe qui allaient l'avoir.
Il n'eut qu'à attendre le
bon moment pour passer de sa cachette à derrière un épais pilier
en béton pour s'approcher de ses ennemis.
Dos
collé à la colonne de béton, il frotta légèrement une de ses
chaussures au sol avec l'intention d'attirer l'attention des sbires
qui tombèrent facilement dans le panneau.
Dés que le premier fut
à portée de main, il pivota et lui asséna un violent coup de coude
dans la pomme d'Adam sous le regard estomaqué de son collègue qui
n'eu pas plus d'opportunités de répliquer, puisqu'Arnel enchaîna
directement sur lui, en cognant sa tête contre le pilier.
Libre de toutes contraintes, il prit la direction de
son deux roues.
Luis, à peine sortit de l'ascenseur fut
cueillit par un responsable incendie légèrement irrité qui
veillait à ce que les visiteurs quittent calmement les lieux.
“-
Hey vous ! Les ascenseurs sont réservés aux pompiers en cas
d'évacuation !” éructa l'homme en désignant Luis du doigt.
“-
Je ... je suis désolé, je ne savais pas.” bredouilla Luis d'un
ton faussement désolé avant de prestement se mêler à un groupe
d'individus qui décampaient.
Le hall d'entrée de la maternité
grouillait de monde, et il pu profiter de la confusion générale
pour tromper la vigilance de deux autres hommes en costume obscur,
qui tentaient de le repérer lui ou Arnel au milieu des autres
gens.
Sur le parvis de l'entrée, il
descendit quatre à quatre les marches extérieures en slalomant
entre les différentes personnes sur son chemin.
Il longea ensuite
la façade pour se rendre vers le parking extérieur réservé au
personnel médical quand, son instinct le poussa à lever la tête.
Il
était pile en dessous de la fenêtre de la chambre de son épouse.
Il la visionna triste dans l'encadrement de la lucarne, son
enfant dans les bras en compagnie de son frère aîné qui l'avait
rejointe entre temps.
Il sentit de nouveaux des larmes monter à
ses yeux, mais cette fois-ci pas de joie.
“- Je vous aime.”
signa Luis. Diallo étant sourde, il avait apprit à signer pour
communiquer avec elle.
“- On t'aime aussi.” Lui répondit-elle
en signant à son tour.
Il se remit en route lorsqu' en arrivant
près de la sortie du parking intérieur, il entendit rugir une moto
lancée à vive allure.
Il s'arrêta de crainte de se faire
renverser quand il capta ce qu'il reconnu comme étant Arnel déraper
sous la barrière de passage , se redresser et partir en toute hâte
vers la route en esquivant habillement les véhicules sur son
chemin.
Un second bruit de moteur se distinguant des autres peu
après à ses oreilles, mais cette fois-ci, il s'agissait d'une
fourgonnette noire qui ne se gêna pas pour défoncer la barrière de
péage et se lancer à la poursuite d'Arnel.
Avant qu'il n'ai pu
se remettre en route, un inconnu caché par une cloison du parking le
mit en joue.
“- Pas un geste le bronzé ! Tu ...” vociféra le
mercenaire qui n'eut pas le temps de finir sa phrase car Arrow, qui
se faufila aussi silencieux qu'un serpent, le descendit discrètement
d'une balle entre les omoplates tirées avec un silencieux et à bout
portant.
“- Arrow !” lança Luis, soulagé.
“- Amène-toi
jeune papa, on doit leur coller au cul !” enchaîna le sniper de
l'Alpha Team en l'invitant d'un mouvement de tête à le rejoindre
dans sa voiture garée à l'arrache prés de la sortie.
Ils
montèrent tout deux en toute hâte dans le véhicule et, l'ex
cambrioleur eut à peine le temps de claquer sa portière qu'il se
retrouva scotché dans son siège par la fulgurante accélération.
“-
Met ça.” lui ordonna Arrow en lui lançant à la va-vite une
oreillette extraite de sa poche. Il s'exécuta d'une main, l'autre
étant crispée à la portière pour tenter de se maintenir droit en
dépit des soubresauts.
“- Quel est notre objectif ?”
questionna Luis qui avait un train de retard par rapport aux
autres.
“- Rendez-vous donné aux entr'pots par Brad au plus
tard à 20h30, on en discutera plus sur plac'.”
Lui répondit
Arnel en direct de sa propre oreillette. “mais avant, on se
débarrass' de ces mange merde !” ajouta-t-il alors qu'il
approchait d'une bretelle d'autoroute bondée en usagers.
Il
accéléra de plus belle pour s'insérer plus soudainement dans le
trafic et slalomer entre les voitures pour tenter de semer la
camionnette qui le suivait. “Arrow ?”
“- Ouais, ouais je me
charge des peignes-culs qui te poursuivent.” Répondit le sniper
d'un ton calme et posé, qui tranchait avec le contexte
mouvementé.
Luis était toujours étonné de voir à quel point
Arrow pouvait se montrer placide face aux situations les plus
périlleuses.
La jeep était à seulement quatre voitures de la
fourgonnette ennemie: Arrow écrasa un peu plus l’accélérateur pour
raccourcir la distance qui les séparait de celle-ci, alors que Luis
récitait une prière dans sa tête à chaque coup de volant
abrupt.
Chapitre 3 : Ging3r s'en mêle.
“-
C'est incroyable ! Je me trouve ici en direct devant la prestigieuse
boutique High Luxe et comme vous pouvez le voir, la limousine
violette de la DJ Kimm vient juste de s'arrêter !
L'information
a filtré il y a juste 20 min, elle serait en compagnie de sa
petite-amie Eliza dont on ne connait pas grand chose!
Peut être
aurons-nous la chance de les apercevoir ensemble !” Brailla un
présentateur télé people face à une caméra brinquebalée dans
tout les sens par une cohue de paparazzi et de fans.
L'objectif de
l'appareil se focalisa sur la limousine en question dont une des
portières s'ouvrit laissant apparaître la DJ Kimm donc des larges
lunettes sombres protégeaient ses yeux des flashs
photographiques.
Dés son apparition, les photographes
mitraillèrent à foison tandis que les gardes du corps avaient du
mal à contenir la foule.
Elle invita une seconde personne à la
suivre dehors. Il s'agissait d'une jeune femme menue avec les cheveux
rouges habillée entièrement en noir.
Elle aussi portait de
grandes lunettes sombres qui masquaient une bonne partie de sa
face.
“- s'il vous plait ! Respectez l'intimité de ces
personnes ! Elles viennent juste faire des achats en couple ! Reculez
!!” Ordonna Daryl à l’attroupement
en liesse
par de grands gestes des bras.
Kimm et son accompagnante
s’engouffrèrent dans le grand magasin fastueux et commencèrent à
faire mine de rechercher des vêtements.
Spécialement pour
l'occasion, le commerce avait été privatisé pour garantir la
tranquillité du couple. Kimm trouva un pantalon tout à fait à son
goût et parti l'essayer au fond du magasin loin de tout regard
indiscret.
Elle s'approcha à pas léger et méfiant vers les
cabines et s'accroupit pour vérifier laquelle était occupée.
Celle
du fond, juste à côté d'une issue de secours, laissait entrevoir
une paires de bottes gothiques qu'elle reconnu instantanément.
Elle
se précipita et dès qu'elle eut ouvert le rideau, elle sauta dans
les bras de sa bien-aimée.
“- Ho mon dieu, tu vas bien.” lui
dit Kimm en la serrant fort contre elle.
“- Je suis désolée ma
chérie... Je n'ai pas beaucoup de temps.” Répondit timidement
Ging3r, la mort dans l'âme.
“- ... Je t'ai apporté ce que tu
m'as demandé...” reprit Kimm en retirant son sac à dos chargé
tout en tentant de dissimuler une larme qui perlait sur sa
joue.
Elles se baissèrent pour ouvrir le sac et en sortirent
d'autres vêtements, une perruque blanche et du maquillage. Ging3r
commença à se déshabiller en toute hâte pour enfiler une tenue
empruntée à Lazaar.
“- Lazaar est bien avec toi ?” demanda
Ging3r en enfilant un short à jarretelles.
“- Oui... Elle est
dans le magasin ... Je crois bien que l'illusion est parfaite.”
précisa Kimm en remettant en ordre la perruque pour qu'elle retrouve
un aspect naturel.
Elle l'ajusta ensuite sur la tête de sa petite
amie qui la laissa faire.
“ ... Arnel m'avait promis de te
ramener en un seul morceau ...” grommela Kimm en cachant les
quelques mèches rebelles rouges qui persistaient à ne pas vouloir
aller sous la perruque.
Ging3r préféra ne pas relever cette
remarque.
Kimm n'était pas au courant du détail du travail
qu'elle effectuait avec Arnel pour des raisons de secret et de
sécurité, aussi il pouvait lui arriver de se montrer jalouse du
temps que Ging3r pouvait passer avec lui.
“- Pars en tournée
une petite année... Mais pas en Europe.” Lui souffla Ging3r les
yeux fermés qui se laissait maquiller les paupières par son
aimée.
“- Je suis censée partir en concert alors que tu m'as
plaqué hier ?!” s'énerva Kimm en lançant nonchalamment le fard
à paupières sans soin dans son sac à main.
Même en
étant déguisée en une autre femme, Kimm reconnu les yeux
expressifs de sa belle.
Elle y lu tristesse et tiraillement.
Elle
se rapprocha d'elle pour l'embrasser tendrement puis la prit de
nouveau dans ses bras.
Ging3r ne tardit pas à répondre à ses
témoignages d'affection en l'enlaçant à son tour.
“- Je ne
veux pas te quitter ...” commença Ging3r entre deux baisers. “Mais
je veux pas que quelqu'un te fasse du mal pour m'atteindre.”
termina Ging3r en prenant sa tête entre ses mains. “Alors je t'en
prie n'essaye pas de me joindre... je le ferais moi-même, si je le
peux. Tu te souviens du nom de cette horrible poupée qu'on avait
acheté ensemble à Prague l'an dernier ?”
Kimm sourit à
l'évocation de ce souvenir drôle et complice.
“- Chuckette.”
“- Voilà. Je te contacterai sous ce seul pseudo.” termina
Ging3r en lui déposant un baiser sur le front.
La montre de la
hackeuse se mit à biper.
“ Je dois y aller maintenant .”
dit-elle en éteignant le signal. Elle plaça dans son propre sac en
bandoulière l'équipement que lui avait amenée Kimm, selon ses
indications, et qui se composait principalement de matériel
informatique complémentaire qui serait d'une grande aide pour les
épreuves qui l'attendait avec ses équipiers.
“ Cinq minutes.
Et avec Lazaar vous sortez du magasin et prenez la route de
l'aéroport !”indiqua la hackeuse en débloquant la sortie de
secours du High Luxe.
“- D'accord” Aquiesca Kimm en ajustant
son propre sac à dos sur ses épaules. “Je taime.”
“- Je
t'aime.” lui répondit Ging3r en lui lançant une bise avant de
disparaitre à travers l'issue de secours.
Kimm obéissant aux
consignes laissées par la hackeuse, régla son achat et celui de
Lazaar déguisée en Ging3r, puis elles sortirent de nouveau pour se
faufiler dans la limousine.
Dehors, la foule reprit sa frénésie
de clichés photographiques alors que la voiture démarrait
tranquillement.
A l'autre
extrémité de la rue, une fourgonnette noire, à l’arrêt
jusqu'alors, se mit à vrombir.
“- Nous avons la cible en
visu... Mais elle est difficile d'atteinte. Beaucoup trop de témoins
et de médias pour intervenir.” dit l'un des occupants en costume
noir de l'habitacle.
“- Prenez-la en filature et attendez une
occasion pour la supprimer.” affirma l'homme à l'autre bout du
fil.
“- Bien comprit. Terminé.” confirma le passager avant de
raccrocher.
“On les suit.” Ajouta-t-il à son confrère au
volant qui s'exécuta en enclenchant une vitesse.
D'un pas
énergique, Ging3r s'était faufilée à travers la sortie de secours
du High Luxe pour rejoindre la bouche de métro la plus proche.
C'était l'heure de pointe, le créneau idéal pour se fondre dans la
masse des travailleurs et rejoindre la gare centrale où Brad devait
passer la chercher.
Pour plus de discrétion, elle avait enfilée
de larges lunettes aux verres fumés et rabattu sa capuche sur sa
tête craignant que la perruque ne bouge et ne révèle la
supercherie.
Revenir en ville après l'attaque de l'ambassade la
nuit dernière comportait des risques mais, qui valaient d'être
encourus: elle avait à présent assez de matériel pour pouvoir
bosser sans contraintes ce qui allait être un atout non
négligeable.
Elle entra dans une station de métro située en
sous-sol, et utilisa un faux pass pour passer les portiques de
sécurité, se mélanger à la foule le tout en prenant bien garde de
ne pas montrer son visage aux caméras de surveillance.
La rame
arriva rapidement et elle y entra en tentant d'avoir l'air le plus
naturel possible.
La gare était à six stations de l'endroit où
elle se trouvait et les trois dernières coupaient tout réseaux.
Elle
sorti son portable et envoya un message codé à Arnel:
“ -
Comment est le temps chez toi ?”
Cette question à priori
insignifiante demandait qu'elle était sa situation.
Elle savait
qu'elle devait limiter les échanges mais, elle avait besoin de
savoir si le plan se passait bien avant d'avoir à passer les trois
stations sans aucune connexion.
En attendant sa réponse, elle
vérifia qu'aucune déviation ni travaux bloquait le parcours normal
du tram.
Fort heureusement, RAS à signaler pour le moment.
“-
Nuageux, mais j'devrais avoir bientôt un parapluie avec
moi.”
Traduit directement depuis un message vocal, cette
transcription écrite signifiait qu'il était poursuivit mais que du
renfort était en route.
Ging3r contint de son mieux son angoisse.
Arnel poursuivit ?! Et Arrow, Luis et Brad ?!
Et ... Kimm et
Lazaar ..?! Elles n'étaient pas des guerrières, le risque était
important pour elles.
“ et toi ?” s'afficha un nouveau
texto.
“- Beau soleil, bientôt arrivée sur place !” Renvoya
-t-elle.
Elle arrivait bientôt dans la portion sans réseaux,
pourvu que le “beau soleil”, c'est à dire ici que tout allait
bien pour elle, continue à briller.
Première station sans
réseau. Beaucoup de monde descendirent à cet arrêt qui était un
lieu d'échange de lignes très important.
Avant qu'elle puisse
atteindre la seconde, le tram ralenti avant de stopper.
“- Votre
attention mesdames et messieurs suite à une bagage abandonné sur la
voie nous sommes dans l'obligation de faire un arrêt en voie.
Veuillez ne pas sortir de la rame.” annonça la voix monocorde du
conducteur à travers des enceintes.
La poisse ! Sans même
savoir si c'était une coïncidence ou tout simplement un
contre-temps volontaire , Ging3r devait trouver une solution.
A
tout hasard, elle vérifia sur son téléphone, si elle avait un peu
de réseau. Rien.
Elle allait devoir improviser pour ne pas rester
bloquée sur place.
Au milieu des gens qui soupiraient
d'agacement, elle se mit à simuler un malaise.
Trés bonne
actrice, des passagers tentèrent de lui venir en aide en lui
proposant un siège assis ou de l'eau.
“- J'ai besoin d'air ...
il faut que je sorte ...” soufflat- elle pour balayer ces
propositions bienveillantes qui n'arrangeraient pas sa situation.
Son
cinéma était tellement crédible, qu'un passager déclencha le
bouton d'alerte relié au chef de station le plus proche pour
signaler son état.
Quelques instants plus tard, le chef de
station demanda à ce que la personne en question ailles en tête de
véhicule pour être évacuée par le personnel d'entretien.
Ging3r
s’exécuta devant des passagers tantôt indifférents à son état,
tantôt presque envieux qu'elle puisse sortir mais, toujours
obéissants aux ordres de la laisser passer.
Dès qu'elle arriva
en tête de la première rame, deux agents de la société de
transport un peu bourrus et vêtus de bleu de travail flashy
l’aidèrent à descendre du tram et l’accompagnèrent via l'escalier
de service jusqu’à la station suivante.
Elle mimait très bien la
demoiselle en détresse frêle et sans défense, ce qui flatta et
endormi un peu la vigilance des deux hommes.
Une fois arrivé à
une guérite de vente de tickets, les deux hommes la firent asseoir
et l'un d'eux parti dans une autre pièce pour appeler les pompiers
malgré ses supplications de ne pas le faire.
Il fallait
maintenant qu'elle puisse partir et donc éloigner le second employé
affairé à la rassurer.
“- J'ai rendez-vous avec ma mère, je
la préviens de mon retard pour qu'elle s’inquiète pas.” dit elle
avec une voix chevrotante en sortant son portable. Par chance, ils
avaient remontés de plusieurs mètres, ce qui lui avait permis de
récupérer du réseau.
“- Oui oui bien-sûr ! Je peux faire
quelque chose ?” Proposa gentiment l'homme mal dégrossi en
réajustant son casque de chantier.
“- Oui, je veux bien un
verre d'eau, s'il vous plait.” remercia Ging3r en faisant les yeux
de biche.
Elle avait le prétexte tout trouvé pour le faire
changer de pièce. Dès qu'il sorti, elle pianota sur son téléphone
à la vitesse de l'éclair pour avoir accès au système informatique
du métro.
Elle signala une fausse panne moteur sur une autre rame
pour attirer l'attention du personnel.
De l'autre cabine, elle
entendit les techniciens recevoir des instructions via leurs talkies
walkies.
L'info allait vite et elle profita de ce moment pour
s'éclipser du poste afin de se faufiler dans un couloir , tout en
cherchant à éteindre les caméras du secteur, pour ne pas être
retrouvée.
Un coup d’œil rapide sur le plan du métro lui
indiqua où elle pouvait prendre un autre changement pour rejoindre
son point de rendez-vous.
Elle allait avoir du retard sur son
horaire mais impossible de prévenir Brad car de nouveau sa connexion
se coupa.
Elle se mit alors à trottiner pour avancer plus vite,
légèrement handicapée par ses talons, quand elle entendit
l'annonce vocale de la panne moteur qu'elle avait elle-même
déclenchée.
Arrivée sur le quai de sa correspondance, elle se
confondit de nouveau à la foule grouillante en mouvement dont
certains occupants soupiraient à l'annonce de cette nouvelle avarie.
La jeune
femme pu enfin retrouver sa destination et se hâta vers le lieu de
rencontre prévu avec Brad.
Malheureusement, en cours de route,
elle reçu des messages de Brad avec du retard lui indiquant qu'il
avait du bouger d'emplacement, car il craignait d'avoir été
repéré.
Essoufflée, elle changea alors de direction pour aller
vers le second parking, et envoya une confirmation à Brad qui lui
intima de se dépêcher.
Alors qu'elle s'approchait de la sortie
du hall de gare, elle aperçut dans le reflet de son écran un
individu en costume sombre qui semblait la suivre.
Elle ne l'avait
pas remarqué avant et devait trouver une solution pour qu'elle
puisse rejoindre Brad sans risquer qu'elle soit suivi.
Par chance,
elle était proche d'un agent de sécurité de la gare, elle
s'arrêta à côté de lui en prenant un air paniqué.
“- Cet
homme ! Il me suit depuis que je suis sorti des toilettes !” pleura
Ging3r en désignant l'homme qui la filait, situé à environ 8
métres d'elle.
Une fois encore très convaincante dans son rôle
de victime, l'agent l'a cru
“- Ne bougez pas d'ici, je vais le
voir.” Répondit le vigile en s'orientant d'un pas décidé vers
l'inconnu en question.
Celui-ci saisit ce qui se tramait, mais
avant qu'il n'ai pu prévenir ses complices, l'agent était arrivée
à sa hauteur et lui réclamait des comptes.
Comprenant que le
répit serait de brève durée, Ging3r se mit à courir vers
l'endroit du rendez-vous.
Quand elle franchit la double porte
automatique en verre, elle perçut dans le reflet l'homme en costume
se débattre avec l'agent de sécurité pour tenter de la
poursuivre.
Elle accéléra au risque de se tordre les chevilles
avec ses talons, et fila à travers les allées de voitures garées.
Elle vit alors la voiture de Brad qui lui fit un appel de phare
pour se distinguer plus aisément des autres véhicules.
Derrière
elle, son poursuivant franchit lui aussi la double porte talonné de
près par l'agent de sécurité qui lui sommait de stopper sur le
champ.
Il réussi à le faire chuter en lui lançant sa matraque
dans les jambes, mais n'eut hélas pas le temps de le rattraper
puisque le poursuivant de Ging3r, agacé par l'intervention de ce
vigile, dégaina son arme et lui tira une belle dans la tête.
La
déflagration résonna dans le site et commença à provoquer un
mouvement de panique des voyageurs en état de choc: c'était rapé
pour l'évacuation discrète.
Ging3r ne perdit pas de temps à se
retourner mais, le conducteur apeuré d'une voiture garée démarra
en trombe et la fit chuter.
Inquiet, Brad ouvrit sa portière et
se leva de son siège.
“- Ging3r !!” Cria le pilote tandis que
le mercenaire s'était relevé et accourait vers elle.
N'ayant
aucunes blessures graves, elle commença à se relever encore toute
étourdie par sa cascade.
Son ennemi, qui n'était plus qu'à
quelques mètres stoppa, la mit en joue et reçu à son tour une
balle dans la tête, tirée par Brad depuis son véhicule.
“-
Come on !!” Hurla-t-il à la hackeuse tout en accompagnant son
ordre d'un grand mouliné du bras.
Le second tir résonna
également sur les lieux, et créa encore plus de stress et de
confusion aux alentours: sans nul doute qu'en plus d'avoir
probablement signalé leur position aux complices du mercenaire, les
autorités allaient rapidement débarquer.
Ging3r grimpa dans la
voiture et boucla sa ceinture.
“- Roule ! Roule !” dit-elle le
souffle court tout en se tenant le bord du front de la main
gauche.
Brad écrasa la pédale d'accélérateur et grilla la
priorité à plein de voitures et de passants pour ne pas perdre une
minute de plus.
“- Damned ! Il va falloir changer de voiture en
route pour les semer !”pesta le pilote entre deux coups de volants
et de klaxon.
“- Arnel va avoir du retard sur l'horaire lui
aussi, je crois qu'il est toujours poursuivit.” constata Ging3r qui
tentait de lire le plan en direct sur son écran malgré les
secousses de l'habitacle.
“- J”confirm' ma belle ! Y sont
trois sur moi !” répondit Arnel dans leurs oreillettes.
“- Je
vais faciliter ta route en modifiant les feux aux prochains
carrefours ! Tenez vous prêts !” ajouta Ging3r qui pianotait de
nouveau sur son écran.
Chapitre
4 : poursuite.
Arnel filait à vive allure sur son
deux roues.
La première portion d'autoroute se terminait et au
loin un feux rouge allait provoquer un ralentissement qui pourrait
lui être fatal.
Grâce à l'intervention de sa meilleure amie,
celui passa au vert, déconcertant quelques peu les autres usagers de
la route.
La première camionnette, beaucoup moins agile sur la
route qu'Arnel sur sa moto alla s'encastrer dans une voiture qui
était en train de traverser la rue à ce moment, et finit par se
renverser sur la chaussée avant d'être de nouveau percutée par un
autre véhicule venant en sens inverse.
Les deux autres
camionnettes anticipèrent les accidents et poursuivirent leurs
routes talonnées par la jeep d'Arrow qui avait presque compensée
son retard.
“- Hey, laissez-moi me marrer un peu .” Grogna
Arrow en dégainant l'un de ses pistolets.
Il déclencha
l'ouverture de sa fenêtre et passa le bras par celle-ci pour viser
le conducteur à travers la lunette arrière.
Il tira et atteignit
parfaitement sa cible. Laissée sans conducteur, la voiture se
dirigea tout droit vers la rembarde de sécurité qui délimitait le
pont sur lequel ils s'engageaient, et chuta pour atterrit en
contre-bas.
Une balle fusa près d'Arnel et creva le pneu d'une
voiture qu'il était en train de doubler.
Heureusement que ses
ennemis n'étaient pas aussi doués qu'Arrow pour le tir,
pensa-t-il.
Il vit arriver de loin dans le sens contraire, une
autre fourgonnette ennemie venir à sa rencontre.
Il ne pourrait
pas fuir par la route sans risques , et devait alors trouver une
solution pour s'extraire du pont.
“- Je ne t'ai pas présenté
mes félicitations pour ton fils, excuse-moi.” bredouilla Arrow la
mine basse derrière ses lunettes de soleil sans pour autant quitter
la route du regard.
Le calme de son timbre contrastait avec le
contexte ce qui décontenança Luis pendant quelques instants.
Bien qu'il le cachait habilement, Luis perçut le sous
entendu de ces excuses.
Arrow avait la quarantaine et pourtant ni
femme ni enfants, ce que tous dans l'équipe savaient, et qu'il le
vivait très mal.
Surtout après la mort de C4 qui satisfaisait un
peu ses besoins de paternité.
“- Toi aussi un jour tu aura une
famille.” Bredouilla Luis désolé.
Pour seule réponse, Arrow
lui adressa un regard lourd de silence puis lança sa casquette sur
la banquette arrière.
“- Prend le volant.”Répondit-il
posément avant d'ouvrir de nouveau la fenêtre, de passer au travers
et sauter sur le capot de la seconde camionnette ennemie située à
sa gauche.
“- ARROW LA ROUTE !” Hurla Luis paniqué en
empoignant le volant.
Estomaqués de voir quelqu'un apparaître sur
leur capot, les deux occupants ne purent réagir assez vite pour
tenter de le faire tomber. Arrow profita de l'effet de surprise pour
tirer presque à bout portant à travers le pare-brise avant de
ressauter sur le capot de sa propre jeep.
“Il
est malade ?!!” s'indigna Luis, le dos de nouveau parcouru par un
frisson glacé.
Il commença à décélérer mais Arrow,
accroupit et se tenant fermement à la jeep avec une main sous le
regard ahuri des autres conducteurs, enchaîna :
“- Fonce, il en
reste une.”
Devant
Arnel à environ six mètres, traînaient des outils de chantier
stockés au niveau de la barrière de sécurité du pont. Trois
planches en bois d'environ quatre mètres parfaitement alignées qui
s'y trouvaient pouvaient faire office de tremplin pour franchir le
pont.
Sans hésitation, Arnel prit ce marchepied improvisé et
sauta par dessus le rebord du pont.
Il avait vu qu'en contrebas
circulait le métro à ce moment-là et, profitant de son élan, il
agrippa un lampadaire placé pour éclairer les rails, se laissa
glisser le long du poteau et prit ensuite appui dessus pour se
propulser sur le toit d'une rame en fonctionnement.
Sa moto
poursuivit, elle aussi, son plongeon avant d'aller se crasher sur un
rebord de quai en béton.
La fourgonnette pila à en s'en faire
crisser les pneus et ses deux occupants pestèrent de rage de voir
leur cible leur échapper.
De loin, ils ne purent que constater
l'éloignement d'Arnel sur le toit du tram lancé à vive allure qui
leur fit un superbe doigt d'honneur avant de s'éloigner en
trottinant, satisfait de sa ruse.
Ils n’eurent pas le temps de
redémarrer, qu'Arrow juste derrière, les exécutèrent l'un après
l'autre en passant juste à côté d'eux, avant de terminer par la
voiture qui se déplaçait en sens contraire et qui finit sa trajet
dans la remorque d'un camion.
Luis pila lui aussi sous les
indications d'Arrow.
“- Qu'est ce qui se passe ?” Lui demanda
Luis.
“- Tu conduis comme un nœud, je repend le volant.”
répondit Arrow en ouvrant la portière côté conducteur.
Au
loin, commençaient à se faire entendre des sirènes de police mais
cela ne les inquiéta pas, ils savaient qu'ils sauraient hors
d'atteinte très rapidement.
Chapitre
5 : L'hélico.Une fois l'exfiltration réussie,
Arrow
avait déposé, sous les indications d'Arnel, Luis dans une de leurs
nombreuses planques.
Il avait ensuite reçu comme consigne de se
rendre au point de rendez-vous laissé par Brad à l'entrepôt. Mais
l'ex-mercenaire avait besoin de faire un petit détour avant ...
A
quelques kilomètres de tout ça, Kate Everett entendit du bruit
venant de la chambre de son fils et se réveilla. Peut-être que Stan
avait une nouvelle angoisse nocturne, elle choisit de se lever pour
vérifier.
Dès qu'elle entra dans la pièce de l'enfant, elle eu
un violent sursaut de peur en percevant une silhouette masculine
sous la lumière de la Lune.
Ses yeux prirent quelques instants
pour s'accoutumer à l'obscurité, puis elle reconnue soulagée son
beau-frére qui, le doigt sur la bouche lui demandait de ne pas faire
de bruit.
Kate entra dans la chambre de Stan à la rencontre
d'Arrow, en réajustant sa robe de chambre.
“- Joey ! Qu'est ce
que tu fabriques ici en pleine nuit ?!” chuchota-t-elle à l'homme
qui regardait Stan dormir à poings fermés.
Après quelques
secondes à garder le silence il répondit :
“- Il fallait que
je le vois ... “murmura Arrow à voix basse à la fois apaisé et
le cœur lourd face à cet enfant si cher.
“- Mais
enfin qu'est ce qui se passe ?!” Insista Kate, perdue face à son
mutisme.
“- Kate, s'il te plait ne pose pas de question ...
Annule son voyage en Europe prévu cet été.” déclara Arrow
évasif.
“- Quoi ?! Mais qu'est ce que tu racontes ?! Tu es ivre
?” questionna Kate en levant les mains au ciel décontenancée par
ses paroles.
“- S'il te plait ... Juste, fais-le !” Ordonna
maladroitement Arrow toujours aussi gauche quand il s'agissait de
s'adresser à un membre du sexe opposé.
Kate soupira mais
n'insista pas davantage. Elle savait que derrière ses manières
bourrues et ses silences, son beau-frère ne voulait que son bien et
celui de son fils.
Après avoir jeté un dernier regard sur
l'enfant endormi, il enjamba de nouveau la fenêtre avec l'intention
de sortir. Il hésita un moment puis finalement sauta dans le jardin,
avant de partir en courant dans la nuit.
Il était
11h30 du soir passé lorsqu'Arnel arriva au portail principal de
l'entrepôt militaire désaffecté.
Il avait heureusement, et sans
trop de problèmes, retrouvé une autre moto pour terminer son
chemin.
Un homme se trouvait près du portique d'entrée, il lui
ouvrit pour qu'il puisse entrer et il reconnu alors aussitôt Brad
dans le faible éclairage extérieur des bâtiments en tôle.
Il
avait pas mal de retard sur le rendez-vous mais, compte tenu des
complications rencontrées à la sortie de l'hôpital, il avait dû
redoubler de prudence et même coupé son oreillette pour eviter
toute distraction.
Il gara son deux roues à l'abris des regards
trop curieux, cet entrepôt était censé être inoccupé et à
l'abandon.
Heureusement Brad, qui était un vieux briscard qui
avait fait carrière dans l'Armée américaine avait plus d'un tour
dans sa musette et des tuyaux qu'il gardait sous le coude.
“- On
t'attendait.” Dit le pilote en relevant son col de veste pour se
protéger de la fraîcheur nocturne.
“- Alors quelle est ta
surprise papy ?” enchaîna Arnel en retirant son casque de moto et
en descendant de celle-ci.
Ils remontèrent une allée en friche
que des mauvaises herbes avaient partiellement envahie.
Le bitume
était troué par endroit, et certains entrepôts voyaient leurs
bases piquées de rouille.
“- Trop risqué de passer par les
airs pour rejoindre la France. Du moins pour le départ, car tout est
étroitement surveillé. En revanche, c'est quasi impossible de
surveiller les mers.”
“- Ok, donc ton plan c'est l'bateau ?”
Demanda Arnel en jetant des coups d'oeil furtifs autour d'eux.
“-
En partie, oui. Les airs sont un bon moyen de transports pour arriver
en zone contaminée.”
Le bruit discret de leurs pas fut bientôt
rejoins par des sons métalliques comme si l'on transportait de
lourdes caisses en fer.
“- Et donc ?” Ajouta Arnel
impatient.
“- Et donc voici mon bébé.” Conclu fiérement
Brad en ouvrant le grand portique entrouvert du local.
Devant les
yeux d'Arnel se trouvait un l'hélico des transport de marchandises.
Tout
autour, diverses malles qu'Arrow était occupé à charger à bord de
l'engin.
Arnel sourit et hocha la tête de satisfaction.
“-
Pas trop tôt, tu t'es fait attendre !” Le charria Arrow en tirant
un diable chargé de caisses visiblement très pesantes.
Toujours
souriant, le jeune espion approcha de la trappe d'embarquement et
monta à bord.
Au poste de commande, il retrouva Ging3r affairée
à faire “ses trucs d'informaticienne” comme il se plaisait à
dire.
A son arrivée, elle l'accueillit avec un large sourire
malgré une mine un peu épuisée.
“- Arny !” dit -elle en se
levant pour déposer une bise sur sa joue.
“- Tu t'es
débrouillée comme un' cheffe !” la félicita Arnel qui faisait
allusion à son exfiltration musclée. “Qu'est ce que tu trafiques
?”compléta-t-il en jetant un regard perplexe sur tous ces
instruments et toutes ces consoles de commandes parfaitement
obscures pour lui.
“- J'établis, en autres, un plan de vol le
plus sûr possible avec Brad.” elle marqua une courte pause et
parcouru des yeux cette nouvelle tenue moulante qu'il arborait.
“
ça vient d'où ça ?... Hé ! Et c'est quoi ces lentilles?”
finit-il elle en pointant ses yeux du doigt.
“- Un cadeau...
D'C4.” Il se redressa, ouvrit le haut de la combinaison pour
dévoiler la notice d'utilisation rangée dans une poche intérieure
qu'il tendit à Ging3r. “Y faut qu' tu t'occupes d'la configurer
pour qu'elle fonctionne ...”
“- Une combinaison de camouflage
?!” s'enthousiasma la hackeuse en lisant les premières lignes de
la notice, impatiente de se pencher sur la question.
“- Tu as
pu voir Kimm ? Comment te sens-tu ?” dit-il en changeant tout d'un
coup de sujet et en se tournant vers elle.
“- Ho ben ... Imagine
que tu doives dire adieu à l'amour de ta vie... Voilà comment je me
sens.” Ironisa Ging3r avec un air faussement enjouée. Arnel posa
une main compatissante sur l'épaule de son amie. Lui-même souffrait
d'être éloigné de Marco et s'imagina tomber fou rien qu'en pensant
être séparé de lui à vie.
“ Mais ce qu'on fait est d'une
importance capitale et j'irais jusqu'au bout !!” Ajouta Ging3r en
se ressaisissant.
Le moment était sans doute mal choisit pour
narrer à Ging3r comment, sur la route du retour, il avait surprit
une conversation téléphonique entre un mercenaire et un de ses
acolytes qui était à la poursuite de la limousine conduisant Kimm
et Lazaar à l'aéroport.
Il avait alors foncé comme un dingue
pour voler au secours des deux femmes qui allaient se faire liquider
à leur montée dans l'avion.
En volant une moto sportive, il
avait pu prendre un peu d'avance et repérer la limousine à son
arrivée au parking minute de l'aéroport.
De là, il avait guetté
la venue de l'assassin et l'avait mit hors d'état de leur nuire de
justesse.
Avant que les gardes du corps n’emmènent les deux
femmes loin de cette violence, Lazaar s'était précipitée sur Arnel
pour lui asséner une énorme gifle.
Celle-ci, même sans savoir
les détails, le rendait responsable de ce qui était arrivé à
C4... Sans aller jusqu'à le frapper Kimm, n'avait pas accueilli sa
venue avec beaucoup de chaleur humaine non plus, et cela malgré
leurs sauvetages...
A cette heure, les deux jeunes femmes étaient
dans un autre pays et en sécurité et c'est sans grande fierté
qu'il voulait patienter avant de parler de cet incident à
Ging3r.
“- Qu'est ce que tu as fait de la tête d’œuf ?!
Une paire de bras supplémentaires ne seraient pas de trop !” lança
tout à coup Arrow essoufflé en laissant tomber une caisse en bois
pleine à craquer de médicaments dans la soute.” je l'ai laissé
là où tu m'as dit, il a prit racine ?”
Le son abrupt et
inattendu du matériel tombant lourdement au sol le sortit de ses
pensées.
“- Luis ne va pô nous accompagner, y va rester sur ce
continent. Y nous faut un agent extérieur à la quarantaine, j'l'ai
chargé d'une autr' mission. Mais avant d'vous détailler ça, j'veux
écouter le plan d'Brad.” s'expliqua Arnel avant d'inviter Brad à
prendre la suite.
“- Hé bien, nous allons embarquer sur un
tanker avec l'hélico, car nous n'aurons pas assez de carburant pour
traverser l'océan et les mers sont bien plus difficiles à contrôler
que l'espace aérien. Lorsque nous serons aux côtes normandes, nous
prendrons l'hélico pour nous rendre aux coordonnées laissées par
Marco.” commença à expliquer Brad.
“- Comme vous le savez,
il y a un petit risque qu'il ne soit plus sur les lieux à notre
arrivée, tous les satellites et moyens de communications sont
bloqués vers la France, et celui que j'ai pu pirater ne capte pas
son téléphone...” Légèrement mal à l'aise à l'idée
d'évoquer tout haut les raisons du silence de Marco, Ging3r baissa
le son de sa phrase et leva vers Arnel un regard un peu gêné. “Sans
doute qu'il n'a pas trouvé un moyen pour le charger ou qu'il est
hors service.” Bredouilla Ging3r tout en tentant de dissiper son
malaise.
“- Non,non, Marco et Enrique vont bien ce sont d'bons
soldats. Nous savions qu'la communication pouvait s'interrompre à
tout moment.” Enchaîna Arnel qui ne doutait pas une minute des
talents au combat des deux frères. “Ce que j'veux savoir, c'est où
s'procurer ce tanker.” ajouta-t-il interrogatif.
“- C'est là
qu'Arrow s'en mêle.” rebondit Brad en désignant l’Intéressé
d'un hochement de tête.
“- Un pote de confiance me doit une
faveur..” commença Arrow en s'allumant une cigarette.
Le
claquement que fit le briquet quand il le referma raisonna dans le
cockpit.
“Pour la faire courte, il connait un gars qui fait de
la contrebande et ce mec pourra nous embarquer nous et cette boite de
conserve où l'on veut sans poser de questions... Pourvu qu'on
allonge les biffetons évidement.” précisa Arrow avant de tirer
une longue taffe.
“- Impecc. Quand
est-ce qu'on embarqu' ?” se réjouit Arnel emballé.
“- Pour
3h30 du mat' au port. Le nom du rafiot est Black Queen. Et il nous
faudra le cash. C'est le genre de mec qui a besoin de sentir de fric
pour y croire.” surenchéri Arrow en expirant sa fumée.
“-
ça tombe pile poil, j'ai reçu ma nouvelle carte bleue ! Débit
illimité !” plaisanta Ging3r en brandissant fièrement une carte
bleue truquée reliée à son pc.
3h20.
Arnel
et Ging3r longeaient le quai derrière Arrow, en tête du cortège,
prêt à dégainer.
Dans cette zone du port et surtout à cette
heure-ci, la population qui y régnait n'était absolument pas digne
de confiance. Ging3r apeurée, se rapprocha d'Arnel qui avait les
bras chargés de sacs plein à craquer de billets pour le paiement du
contrebandier.
Sur leur passage, des faciès anguleux, secs et à
l’œil vicieux les dévisageaient dans l'ombre.
D'un coup, une
quinzaine de lascars débarquèrent des recoins noirs et les
encerclèrent.
Arnel posa ses bagages au sol, prêt à un
découdre, Ging3r se crispa tandis qu'Arrow dans son élément
naturel stoppa simplement.
Un homme noir vêtu d'un costume noir
en satin arriva de derrière la rangée de malabars qui s’écartèrent
à son arrivée pour le laisser passer et leur faire face.
“-
Mas ! Toujours pile à l'heure !” dit Arrow enjoué en s'avançant
vers son vieil ami.
Ils se saluèrent virilement d'une forte
poignée de mains.
“- Etre à l'heure est une marque de respect
!” répondit Masterstyle avec une aisance et une confiance en soit
sans faille. “Alors ce sont eux tes “clandestins ?””
ajouta-t-il en fixant par dessus ses lunettes Arnel et Ging3r qui
s'étaient radoucit.
“- Ouais.” lui répondit simplement Arrow
en se retournant vers eux.
“- Je sais pas ce que tu veux faire
ou où tu veux aller mon pote, ça me regarde pas mais ça à l'air
d'un sacré merdier pour que tu aies besoin d'une armoire à glace et
d'une blanche neige !” ricana Masterstyle.
“- J'en fais mon
affaire. Tiens voilà ta part.” attesta Arrow en tendant un des
sacs d'argent à son bras droit.
“- Je compte pas, je sais que
t'es réglo. Le capitaine du Black Queen s'appelle Jonah. Mettez pas
le nez dans son business et votre voyage se passera bien !” Termina
Masterstyle avant de s'incliner une nouvelle fois devant Arrow.
Il
s'écarta ensuite du passage pour les laisser tous partir vers le
bateau qui les attendait à quai.
ESAZ tome 3-fin
Voilà le tome 3 d'ESAZ est terminé la suite de la saga sera aussi fournie sous forme de texte ici.
Quand ? Pas avant 3/4 mois j'ai d'autres deadlines urgentes.
A une prochaine.